Un guide pour la prise en charge de l’obésité : Une alimentation saine au cœur des mesures préventives

L’Algérie va œuvrer à lutter contre l’augmentation croissante de l’obésité parmi la population, et ce à travers la mise en place d’une série de mesures réglementaires visant notamment à limiter l’alimentation anarchique. C’est ce qu’a déclaré le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi.
Dans une allocution à l’ouverture des travaux d’une journée consacrée au lancement du guide de prise en charge de l’obésité, le ministre a affirmé, jeudi dernier, que l’obésité représente un véritable problème de santé publique, avertissant que la situation est sur le point de s’aggraver.
Il a illustré ses propos en citant les récentes statistiques qui indiquent que la prévalence de l’obésité parmi les Algériens est de 30 % chez les femmes, 14 % chez les hommes et 10 % chez les enfants. Cette augmentation préoccupante de l’obésité, notamment chez les plus jeunes, fait craindre une escalade des maladies associées au surpoids telles que le diabète, l’hypertension artérielle et même le cancer.
Face à ce constat, dans une société où la malbouffe et la sédentarité gagnent du terrain, l’obésité se dresse comme un défi majeur pour la santé publique en Algérie, a assuré M. Saïhi. Le premier responsable du secteur de la santé a souligné la nécessité de revenir à une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes. Il a aussi insisté sur la nécessité de s’éloigner des aliments transformés et riches en sucres ajoutés.
Afin de conforter ses propos, le ministre a expliqué qu’« avant les années 1980, l’Algérie ne connaissait pas le phénomène de l’obésité, parce que le régime alimentaire de cette époque était basé sur une alimentation saine et intégrée, à base de légumes et de fruits, et loin des sucres ». Il a précisé que même la farine blanche n’était pas largement consommée à cette époque. En expliquant que les Algériens consommaient de la farine de blé dur et que les légumes constituaient 80 à 90 % de leur alimentation.
De plus, M. Saïhi a pointé du doigt les effets dévastateurs des boissons gazeuses, affirmant qu’« un an après l’ouverture d’une usine d’une célèbre marque de boissons gazeuses en Algérie dans les années 1990, les chercheurs ont constaté une corrélation entre la consommation de ses produits et la prise de poids de la population ».
Dans ce sillage, le ministre a souligné l’importance de la jeunesse dans cette lutte, estimant qu’avec un nombre croissant de jeunes touchés par l’obésité, « il est impératif d’investir dans leur santé et leur éducation pour garantir un avenir de leur santé sain ».
La malbouffe, un défi majeur pour la santé publique
En outre, le ministre a insisté sur la nécessité d’un programme d’action concret, impliquant tous les secteurs concernés, en l’occurrence ceux de l’agriculture, de l’éducation, en passant par le commerce et l’industrie. Il a également appelé à renforcer les capacités des établissements de santé en matière de nutrition pour une prise en charge efficace des patients obèses.
En matière de lutte contre l’obésité, le ministre a expliqué que le gouvernement travaille à publier prochainement un ensemble de textes de lois réglementaires pour réduire les comportements malsains et déterminer la responsabilité de chaque secteur.
En sa qualité de président d’honneur de l’Association algérienne de lutte contre l’obésité et les maladies métaboliques, M. Saïhi a ainsi appelé à « œuvrer d’arrache-pied à formuler un texte de loi fixant les responsabilités compte tenu de la recrudescence du phénomène d’obésité ».
Pour y parvenir, le ministre a exhorté le président de l’Association algérienne de lutte contre l’obésité et les maladies métaboliques et le directeur général de l’Institut de santé publique (INSP) à « œuvrer, de concert, pour organiser une campagne de sensibilisation aux risques de l’obésité et consacrer un programme d’information avec l’association de la corporation médiatique ».
Pour sa part, le directeur général de l’Institut de santé publique, Abderrezak Bouamra, a souligné l’importance de promouvoir la recherche dans le domaine de la santé publique pour lutter contre l’obésité. Il a également mentionné qu’une enquête avait été lancée concernant les enfants scolarisés âgés de 5 à 11 ans, et qu’une deuxième enquête touchera les autres catégories de la société.
Quant au président de l’Association algérienne de lutte contre l’obésité et les maladies métaboliques, Amar Tebaibia, il a souligné l’importance du guide de prise en charge de l’obésité pour aider le personnel de santé et les personnes obèses à traiter cette maladie. Il a également appelé les familles à changer leur régime alimentaire et à pratiquer une activité sportive pour lutter contre l’obésité.