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Ukraine: Vers un changement de la donne en défaveur de Kiev ?

Ukraine: Vers un changement de la donne en défaveur de Kiev ?
US President Joe Biden and Ukraine's President Volodymyr Zelensky meet in the Oval Office of the White House, in Washington, DC on December 21, 2022. - Zelensky is in Washington to meet with US President Joe Biden and address Congress -- his first trip abroad since Russia invaded in February. (Photo by Brendan Smialowski / AFP)

De quoi la visite du président ukrainien Volodomyr Zelensky à Washington est-elle le nom ? A l’abdication ukrainienne aux stratégies de l’Etat profond américain qui compte bien appliquer sa feuille de route qui consiste à affaiblir l’Europe et spécialement l’Allemagne en les déconnectant d’une Russie épuisée par l’effort de guerre ? Ou au contraire, à une sorte de partition américano-ukrainienne prélude à une série d’arrangements tels que préconisés il y a quelques jours par l’ancien secrétaire d’Etat Henry Kissinger ?

Les déclarations des uns et des autres laissent entrevoir de possible fenêtre d’opportunités pour une paix négociée avec Moscou, en même temps qu’une surenchère verbale et symbolique à double consommation interne : aux Etats-Unis et en Ukraine.

Mercredi dernier, et au premier jour de la visite «surprise» de Zelensky à Washington, c’était le pessimisme qui régnait à Moscou, exprimé par le porte-parole du Kremlin. Interrogé sur les attentes de la Russie, compte tenu de certaines déclarations apaisantes de Washington, Dmitri Peskov a répondu d’un laconique «non», lorsqu’on lui a demandé s’il estimait que la position de Kiev allait évoluer d’une manière ou d’une autre en faveur d’un processus de négociation.

La tendance est même opposée du côté russe, le porte-parole du Kremlin soulignant que «les livraisons d’armes se poursuivent, l’assortiment des armes fournies s’élargit», ce qui de fait induit que «le conflit s’aggrave et n’augure rien de bon pour l’Ukraine».

Dmitri Peskov

«Jusqu’à présent, nous pouvons constater avec regret que ni le président Biden ni le président Zelensky n’ont dit quoi que ce soit qui puisse être perçu comme une volonté potentielle d’écouter les préoccupations de la Russie», a déclaré aux journalistes le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Selon lui, il n’y a pas eu lors de cette visite «de véritables appels à la paix» ou de «mises en garde» américaines à Volodymyr Zelensky contre «la poursuite du bombardement des immeubles résidentiels dans les zones peuplées du Donbass.

Et pourtant, Zelensky a reçu lors de cette visite de nouvelles promesses d’aide financière et militaire, dont, pour la première fois, la fourniture du système de défense anti-aérienne Patriot. Ce qui a fait dire à Peskov que «cela montre que les Etats-Unis poursuivent leur ligne de guerre de facto et indirecte avec la Russie, jusqu’au dernier Ukrainien».

En effet, juste avant l’arrivée de Zelensky aux Etats-Unis, l’administration Biden a annoncé qu’elle enverrait près de 2 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine – y compris un nouveau système sophistiqué de défense aérienne Patriot que Zelensky réclamait depuis des mois.

Une annonce qui confirme à plus d’un titre que les Etats-Unis sont le véritable pays en guerre contre le Russie via un proxy nommé l’Ukraine et des suivistes sous le drapeau de l’Union européenne.
Selon CNN, en envisageant une visite aux Etats-Unis, Zelensky a suggéré aux conseillers qu’il ne voulait pas se rendre à Washington s’il n’y avait pas eu un développement significatif dans les relations bilatérales avec les États-Unis, selon une source proche du dossier.

Absence rationalité à Washington?
Zelensky considérait la décision américaine d’envoyer un système de défense antimissile Patriot en Ukraine comme un changement majeur dans les relations entre les deux alliés. Un chantage exercé sur les adeptes d’une désescalade en Ukraine au profit de l’Etat profond américain et notamment les néoconservateurs du Pentagone et du département d’Etat qui ambitionnent à détruire la Russie puis la Chine pour assoir définitivement l’hégémonie américaine.

Une deuxième approche cependant tend à favoriser l’option d’un début rationalité dans la prise de décision américaine avec comme feuille de route la vision de l’ancien secrétaire d’Etat, Henry Kissinger, 99 ans et pape du réalisme dans les relations internationales.

«Le moment approche de s’appuyer sur les changements stratégiques déjà survenus et de les intégrer dans une nouvelle structure visant à instaurer la paix par la négociation», a écrit Kissinger dans le magazine The Spectator, daté du 18 décembre, soit trois jours avant la visite de Zelensky à Washington.

Henry Kissinger

«Un processus de paix devrait lier l’Ukraine à l’Otan, quelle qu’en soit l’expression. L’alternative à la neutralité n’a plus de sens», a écrit Kissinger dans un article intitulé «Comment éviter une autre guerre mondiale». Son argument ? «L’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan».

Henry Kissinger a déclaré avoir proposé en mai dernier un cessez-le-feu en vertu duquel la Russie se retirerait des lignes de front avant l’opération spéciale du 24 février tandis que la Crimée ferait l’objet de «négociations».

«Si la ligne de démarcation d’avant-guerre entre l’Ukraine et la Russie ne peut être atteinte par le combat ou par la négociation, le recours au principe d’autodétermination pourrait être exploré. Des référendums supervisés au niveau international concernant l’autodétermination pourraient être appliqués à des territoires particulièrement conflictuels qui ont changé de mains à plusieurs reprises au cours des siècles» a-t-il déclaré.

Pour Kissinger, «l’objectif d’un processus de paix serait double : affirmer la liberté de l’Ukraine et définir une nouvelle structure internationale, notamment pour l’Europe centrale et orientale. Finalement, la Russie devrait trouver une place dans un tel ordre».

Est-ce pourquoi le président Biden a précisé que les Etats-Unis continueraient à défendre l’Ukraine jusqu’au dernier ukrainiens ? Fort possible. Sachant que le président américain a déclaré que «nous allons donner à l’Ukraine ce dont elle a besoin pour pouvoir se défendre, réussir et réussir sur le champ de bataille». Sous-entendu: seuls les Ukrainiens devront combattre sur le terrain sans compter sur l’arrivée des soldats américains ou européens.

Pour le locataire de la Maison blanche, les alliés européens «ne cherchent pas à entrer en guerre avec la Russie. Ils ne cherchent pas la troisième guerre mondiale. Je pense que tout cela peut être évité en s’assurant que l’Ukraine est capable de réussir sur le champ de bataille».
Des éléments de langage nouveaux dans la bouche de Biden qui s’empressait d’habitude à utiliser des déclarations à l’emporte-pièce contre la Russie.

Et afin de démontrer la bonne foi de son pays, le président russe a lancé un message sibyllin en direction des Américains, véritables maitres du jeu à Kiev. «Nous nous efforcerons de faire en sorte que le conflit se termine.

Et le plus tôt sera le mieux» a déclaré avant-hier samedi, le président Vladimir Poutine en signe de bonne volonté et non pas de faiblesse comme pourraient le penser les exégètes de la propagande otaniste sur les plateaux de télévision.

Toutefois, il existe une seule certitude que la visite de Zelenky, organisée avec la logistique américaine, confirme à plus d’un titre que les Etats-Unis sont le véritable pays en guerre contre le Russie via un proxy nommé l’Ukraine et des suivistes se prévalant de l’emblème de l’Union européenne au grand dam des peuples et de la paix mondiale.

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