Référendum en Tunisie : les partisans du « Non » empêchés de manifester

Trois organisations politiques d’opposition ont tenté d’organiser une manifestation la fin d’après-midi du vendredi 22 juillet dans la capitale Tunis contre la tenue d’un référendum sur la nouvelle constitution proposée par le président Kais Saied.
Les trois cortèges des manifestants devaient se rejoindre à l’avenue Habib Bourguiba, principale artère du centre-ville, quadrillée par les forces de l’ordre.
Cette coalition de partis et d’acteurs de la société civile appelaient à voter « Non » lundi prochain au référendum pour le changement de constitution.
«Dictateur retire ta main de la Constitution», «le peuple tunisien est libre et la Constitution ne passera pas», lançaient les manifestants brandissant des affiches disant: «nous, peuple tunisien, n’avons pas écrit cette Constitution» ou «référendum populiste».
La principale organisation ayant appelé au rassemblement a été la Coalition civique pour la liberté, la dignité et la justice sociale.
Dans un communiqué appelant à manifester, la coalition a expliqué qu’elle entendait organiser cet événement en réponse à « la fuite en avant du président de la République et ce que représente ce futur référendum comme travail de sape de l’État civil, démocratique et social et comme blocage de toutes les voies de concertation et participation. »
Les manifestants ont été violemment dispersés par les unités anti-émeutes qui ont chargés la foule en utilisant des gaz lacrymogènes.
Plusieurs blessés sont à dénombrer, dont des leaders syndicaux et le doyen des journalistes tunisiens Mehdi Jelassi, plusieurs manifestants ont aussi été arrêtés.
«Ces agressions et cette violence démontrent le danger du régime que cherche à installer le chef de l’Etat et représente une véritable atteinte aux droits et aux libertés et en particulier à la liberté d’expression et celle des médias, d’autant que d’autres journalistes ont également été agressés», ont dénoncé des activistes de la société civile.
La Tunisie risque de vivre un 25 juillet tendu au vu de l’exacerbation des tensions entre les partisans du projet du Président Kaïs Saïed, ceux qui appellent à y faire barrage en votant contre et ceux qui rejettent carrément l’organisation de ce référendum.