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Energies

Nouvelles perspectives de production d’hydrocarbures : L’Algérie a fait un pas de géant

Nouvelles perspectives de production d’hydrocarbures : L’Algérie a fait un pas de géant

Un nouvel élan dans la production algérienne d’hydrocarbures, notamment le gaz, est annoncé. Les nouvelles découvertes dans ce domaine et l’arrivée du géant américain des hydrocarbures ExxonMobil vont dans le sens de la stratégie de l’Algérie, qui affiche une grande ambition de porter la production de gaz naturel à 200 milliards de m3 par an à l’horizon 2030.

C’est ExxonMobil, qui mettra au service de l’Algérie ses capacités financières et technologiques, qui a le plus fait parler de lui. Le géant américain, qui vient investir en Algérie, devrait drainer de nouveaux investisseurs selon nombre d’observateurs, en plus de donner un nouvel élan à la production, selon l’expert en énergie, Mohamed Saïd Beghoul.

Pour lui, ce nouveau partenariat, qui lie désormais le major américain avec la Sonatrach, devrait permettre de développer des gisements non développés. « Nous disposons de gisements qui ne sont pas encore développés. Les réserves sont prouvées mais pas encore produites. L’arrivée d’ExxonMobil permettra de développer certains gisements qui dorment », a-t-il indiqué dans une déclaration au Jeune Indépendant, notant que ceci permettra d’augmenter la production algérienne.

« Un gisement qui est développé aujourd’hui va produire 4 à 5 milliards de m3 », a-t-il précisé, affirmant que les découvertes faites ne sont développées et mises en production qu’après une dizaine d’années. M. Beghoul a surtout signalé l’importance du partenariat avec ExxonMobil. « Il est là pour développer en premier lieu le gaz conventionnel et peut-être après le schiste.

On n’a pas les moyens technologiques, on fait donc appel à un partenaire », a-t-il dit, soutenant la déclaration du P-DG de la Sonatrach, Rachid Hachichi, qui avait qualifié la signature de ce partenariat d’historique. « C’est historique oui. ExxonMobil est un géant. Là où il y a les majors, tout va », a dit l’expert en énergie, affirmant que d’autres entreprises pétrolières et gazières devront aussi arriver en Algérie, citant la deuxième compagnie pétrolière américaine, Chevron en l’occurrence. « C’est très bien pour notre pays d’avoir des majors », a-t-il ajouté.

La signature d’un accord important, dans les prochains jours, entre la Sonatrach et le géant des hydrocarbures Chevron a été annoncée par le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, affirmant que cela permettra de « développer un grand gisement ».

Ce partenariat, qui vient d’être scellé, a en effet été commenté par de nombreuses parties. La Chambre africaine de l’énergie a vivement applaudi ce partenariat qui « va marquer une étape décisive dans le développement des hydrocarbures ».

« L’engagement proactif de l’Algérie avec les compagnies pétrolières internationales et l’utilisation des avancées technologiques lui permettent d’exploiter efficacement ses ressources naturelles abondantes pour répondre à la demande croissante d’énergie des marchés nationaux et internationaux », a précisé la Chambre africaine de l’Energie dans un communiqué, après la signature de ce partenariat, affirmant que de tels partenariats sont essentiels pour libérer le vaste potentiel énergétique de l’Afrique

Selon M. Beghoul, l’arrivée de ces investisseurs est le fruit de l’application de la nouvelle loi régissant les activités d’hydrocarbures (19/13), qui a notamment simplifié les conditions fiscales. « Il y a moins de taxes, chose qui attire un partenaire. Cette loi donne aussi la possibilité à la Sonatrach de signer directement un partenariat avec un partenaire donné, avec l’aval de Alnaft, sans passer par un appel d’offres », a-t-il expliqué, affirmant que cette démarche fait gagner à l’Algérie beaucoup de temps.

Le cap est ainsi mis sur l’augmentation de la production de gaz naturel pour, d’un côté, répondre à une demande locale croissante et, d’un autre côté, augmenter le volume des exportations de l’Algérie, qui est le fournisseur numéro deux de gaz de l’Europe, étant le seul pays qui a un réseau de transport de gaz par gazoduc qui le lie avec ce continent.  

« Il faut augmenter la production », a insisté l’expert en énergie. « Si on développe des gisements qui ne le sont pas encore et on en découvre de nouveaux, nous allons augmenter nos réserves et ainsi les exportations », a-t-il précisé, affirmant qu’il y a toujours de la place pour le gaz naturel algérien.

C’est dans cette perspective que s’inscrit l’Algérie, qui ambitionne de porter la production de gaz naturel à 200 milliards de m3 au cours des cinq prochaines années.

« L’objectif fixé à court terme, soit dans les cinq ans à venir, est d’atteindre une production de 200 milliards de m3 de gaz naturel pour couvrir la demande croissante au niveau national et augmenter les volumes destinés à l’exportation », a indiqué le ministre de l’Energie la semaine passée, signalant que la production annuelle moyenne de gaz naturel a atteint au cours des dernières années 137 milliards de m3.

L’autre annonce qui a marqué la scène énergétique nationale provient aussi du ministre de l’Energie, qui a fait part de huit « grandes et très importantes » découvertes dans le domaine des hydrocarbures, lesquelles ont été faites sur de nouveaux sites en Algérie depuis le début de l’année 2024, et ce grâce aux efforts de la Sonatrach. « Ces huit nouvelles découvertes renforceront les réserves nationales en hydrocarbures », a assuré M. Beghoul, qui a indiqué qu’elles vont, par ricochet, renforcer les capacités de l’Algérie à l’export. Selon lui, le dilemme de consommer la production localement du fait de la croissance continue de la consommation locale de gaz (8 % annuellement) ou plutôt d’exporter ne devrait donc pas se poser à l’avenir.

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