Le séquençage génomique intensifié en Afrique.
Une formation internationale sur le séquençage génomique des virus grippaux et du SARS-CoV-2 a débuté hier à l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) et se poursuivra jusqu’au 17 août prochain.
La thématique centrale de cette formation, qui se décline sous forme de laboratoire, portera sur « le renforcement des capacités dans le domaine du séquençage de nouvelle génération des virus de la grippe et du SARS-CoV-2 », indique un communiqué de l’IPA.
Des spécialistes de onze pays de la région africaine de l’OMS participent à cette formation, organisée avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC-Atlanta) et l’Association des laboratoires de santé publique (APHL). Parmi les pays participants, en plus de l’Algérie, sont également présents le Burkina Faso, la Côte-d’Ivoire, le Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, la République démocratique du Congo, la République Centrafricaine, le Sénégal et le Togo.
Selon l’IPA, l’un des objectifs de cette formation est d’initier les participants aux méthodes expérimentales de séquençage de nouvelle génération, en vue du séquençage rapide d’échantillons respiratoires s’étant révélés positifs pour un virus de la grippe ou du SARS-COV-2. Un laboratoire de cours sera, quant à lui, consacré aux principes bio-informatiques de l’analyse des données de séquençage à partir d’échantillons cliniques : contrôle de qualité des données, alignement et assemblage des séquences, analyses phylogénétiques et soumission des séquences dans la base de données publique GISAID.
Un des objectifs important de cette formation est le renforcement des capacités de surveillance nationale et régionale des agents pathogènes respiratoires à travers les laboratoires du système mondial de surveillance de la grippe et de riposte (GISRS), en améliorant le séquençage génomique, l’analyse bio-informatique et le partage des données.
Selon les recommandations de l’OMS, la surveillance génomique à travers les opérations de séquençage revêt un caractère important pour la santé publique. Le séquençage génomique des virus grippaux (influenza) et du SARS-CoV (le virus responsable du syndrome respiratoire aigu sévère, ou SRAS) permet de comprendre la structure génétique de ces virus, leur évolution, leur transmission et leur réponse aux traitements médicaux.
Le séquençage génomique s’est avéré très important depuis le début de la riposte au Covid-19. De nouveaux variants se forment constamment et les données génomiques ont permis aux pays de prendre des décisions de santé publique et des mesures cruciales depuis le début de la pandémie.
Selon les experts de l’OMS, en Afrique, en dehors de la pandémie du Covid, la surveillance génomique est déjà utilisée pour comprendre la transmission et la résistance aux médicaments d’agents pathogènes tels que le VIH et la tuberculose. La dengue, le Chikungunya et la fièvre jaunes sont des exemples de la façon dont les efforts déployés pour identifier les génotypes des variants ont permis d’opter pour les meilleurs produits diagnostiques, vaccins et traitements possibles. La surveillance génomique s’est également avérée cruciale pour détecter de nouvelles transmissions zoonotiques de maladies telles que les maladies à virus Ebola ou à virus de Marburg ainsi que la fièvre de Lassa.
Il convient de noter que l’Association of public health laboratories (APHL), partenaire de cette formation à l’institut Pasteur d’Alger, représente les laboratoires de santé des Etats et des collectivités locales aux Etats-Unis. Ses membres, connus collectivement sous le nom de « laboratoires de santé publique », surveillent, détectent et répondent aux menaces sanitaires. L’APHL travaille également au niveau international pour renforcer des systèmes de laboratoires nationaux efficaces et élargir l’accès à des services de tests diagnostiques de qualité.