Le règne du roi numide revisité par des experts

Un Colloque international de trois jours consacré au roi Massinissa, roi de la Numidie, a débuté hier avec la participation de nombres de spécialistes de l’histoire de la période numide et des civilisations d’Afrique du Nord.
Pour la circonstance, deux ministres en déplacement hier à Constantine, rehausseront le rendez-vous prévu à la salle M’hamed Yazid d’El-Khroub, ville abritant le site Soumâa El Khroub, considérée par nombre d’archéologues comme le tombeau de Massinissa, premier roi amazigh de la Numidie.
Mme Nadia Labidi-Cherabi, ministre de la Culture et Mme Nouria Benghebrit, ministre de l’Education nationale ont donné le coup d’envoi du rendez-vous qui se tiendra jusqu’à demain. Placé sous le thème « Massinissa : au cœur de la consécration d’un premier Etat numide « , la rencontre se veut un moyen de revisiter l’histoire de la Numidie et de mettre au diapason les multiples facettes d’une civilisation qui est resté parmi les rares ayant marqué la région.
A l’occasion, une vingtaine d’interventions sont consacrées à la situation géopolitique et économique ayant concouru à l’émergence de l’Etat numide, tel que présenté par les historiens. Plusieurs spécialistes et archéologues dont certains de Tunisie, d’Italie, des Etats-Unis ou encore d’Algérie, sont attendus pour animer une série de conférences sur le sujet.
Dans une allocution en présence de la ministre de la Culture, Nadia Labidi, du secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, du diplomate Saâd Belabed, représentant personnel du ministre des Affaires étrangères et du président du Conseil supérieur de la langue arabe, Azzedine Mihoubi, ainsi que des autorités locales, Mme Benghebrit a fait part de l’ouverture d’une classe d’enseignement de Tamazight au collège d’enseignement moyen (CEM) Kerboua d’El Khroub.
De son côté, la ministre de la Culture a souligné, dans son allocution d’ouverture du colloque, la nécessité, pour les universitaires, hommes de culture et chercheurs, de remonter loin dans le temps pour interroger notre histoire et en faire une référence identitaire d’une Algérie plurielle, moderne et unie.
La ministre a mis l’accent, à ce propos, sur le rôle que doivent jouer les hommes de culture et les chercheurs, appelés à relancer la culture amazighe en mettant à profit la relation étroite entre la culture, l’enseignement supérieur et l’éducation nationale.
De son côté, le président du Conseil supérieur de la langue arabe, Azzedine Mihoubi, a appelé au renforcement de l’appartenance identitaire nationale qui revêt, selon lui, un caractère essentiel dans l’équilibre des constances et des valeurs de la nation algérienne, dont la langue amazighe fait partie.
A noter, que Mme Benghebrit a profité de son passage dans la capitale de l’Est pour procéder à l’inauguration d’une série d’infrastructures scolaires à la ville nouvelle Ali Mendjli et à l’inspection des travaux de réhabilitation d’autres dont les deux mythiques lycées « El-Houria « et « Rédha Houhou « sis au Coudiat, en chantier depuis début 2013.
Pour rappel, les entreprises en charge de réhabiliter les lycées, deux parmi les plus vieux de Constantine ont été violemment secouées la semaine dernière par le wali de Constantine. Ouadah a eu du mal à cacher sa colère lors de la tournée qu’il avait effectué sur les lieux, vraisemblablement en prévision de la visite ministérielle.
Des chantiers à la traîne depuis début 2013. Pourtant prévu cette année, le relookage des deux « monuments » datant de la période coloniale, pourrait ne pas être achevé, et les raisons sont toutes simples : les entreprises ayant postulé lors du lancement de l’avis d’appel d’offres n’avaient pas les qualifications requises dans ce genre d’activité et du coup, elles se seraient perdues dans des chantiers délicats. Ainsi, aux retards, se sont ajoutés des surcoûts et des imperfections.