Attar : «La loi sur les hydrocarbures n’est pas suffisante pour rendre le pays attractif»

La nouvelle loi sur les hydrocarbures ne pourra pas, à elle seule, rendre le pays plus attractif. Le potentiel dans le sous-sol et la débureaucratisation sont deux éléments importants dans l’attractivité du pays. C’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar
Selon le ministre, l’objectif d’une loi pareille est certes de faire apparaître l’attractivité, mais ce n’est pas ça qui va rendre le pays attractif. «J’ai toujours dit que la loi ce n’est pas suffisant», a-t-il indiqué lors de son passage à la Radio nationale.
Outre les avantages fiscaux, il y a le potentiel dans le sous-sol et la bureaucratie avec laquelle il va falloir en finir et ce n’est pas le rôle de la loi», a souligné le ministre de l’Energie.
Concernant la fiscalité, M. Attar a affirmé que les avantages fiscaux introduits dans la nouvelle loi des hydrocarbures rendront le pays plus attractif. «La réduction de la fiscalité prévue dans la nouvelle loi, pour certains types de contrat participatif, donnera à l’Etat une part de 56 à 80%, y compris Sonatrach, et le partenaire aura au moins 20%», a-t-il expliqué, affirmant que la nouvelle loi a adopté un système fiscal très réduit pour rendre le pays attractif.
S’agissant de cette loi, le ministre a indiqué que les textes d’application seront promulgués au cours de cette année. «On a entamé le débat au sein du Conseil du gouvernement pour l’approbation des textes d’application. On va terminer d’ici la fin du premier trimestre de cette année», a précisé le ministre, lequel a signalé un retard dû, notamment, à la crise sanitaire. 32 textes sur les 38 sont finalisés, dont 30 se trouvent au niveau du secrétariat du gouvernement, a-t-il précisé.
Pour ce qui est du potentiel, l’invité de la rédaction de la Chaîne 3 a assuré qu’il y a encore des hydrocarbures à découvrir en Algérie. «Je n’oserais pas dire qu’on va découvrir un nouveau Hassi Messaoud ou Hassi R’mel», a indiqué M. Attar, qui estime qu’il y aura encore des découvertes «petites ou moyennes», sans plus. S’agissant de la Sonatrach, l’intervenant a expliqué que la compagnie avait prévu dans son plan quinquennal (2021-2025) d’investir 40 milliards de dollars.
La Sonatrach ne pouvant pas supporter à elle seule ce coût, surtout qu’elle n’en a pas les moyens, devra travailler en partenariat. «Le partenaire en investissement prendra les coûts de la recherche à hauteur de 100% et Sonatrach n’est pas obligée de participer au développement des gisements qui vont être découverts», a-t-il expliqué, affirmant que, dans le cadre du nouveau contrat introduit dans la nouvelle loi, le partenaire prend entièrement en charge l’investissement. Le ministre a également affirmé que l’Algérie est aussi à la recherche d’investisseurs dans le domaine de la pétrochimie.
«Si l’on veut réussir et démarrer les projets de pétrochimie, il nous faut 16 à 18 milliards de dollars», a-t-il précisé, soulignant la nécessité de donner la priorité au partenariat et de laisser Sonatrach se concentrer sur les métiers de base, là où il n’y a pas de partenariat et, surtout, là où il ne doit pas y avoir de partenariat. Concernant la transition énergétique, le premier responsable du secteur a affirmé que l’Algérie a raté «le virage de la transition énergétique compte tenu de la part de production de l’énergie renouvelable».
«Parmi les 23 400 mégawatts produits en 2020, la part du renouvelable ne dépassent pas les 354 mégawatts»,a-t-il fait savoir, avant d’affirmer que l’année 2020 aurait dû être un passage à un nouveau modèle de consommation.