France: attaque d’un commissariat de police au mortier d’artifice

Une quarantaine de personnes ont pris d’assaut un commissariat de police en banlieue parisienne samedi soir, en utilisant des mortiers d’artifice. L’attaque, qui a duré une heure, a déclenché un vif émoi chez les policiers français et les foudres de l’opposition de droite qui appellent à la fermeté.
Deux agents étaient devant le commissariat de Champigny-sur-Marne (Paris) en train de fumer lorsqu’une quarantaine de personnes, visages dissimulés et armées de barres de fer, sont arrivées, cassant notamment des vitres de véhicules de police et la porte vitrée de l’entrée, selon une source policière.
Les deux fonctionnaires ont tout juste eu le temps de se mettre à l’abri dans le sas de sécurité de l’entrée du commissariat. Les incidents ont débuté peu avant minuit et se sont achevés une heure plus tard.
Huit mortiers ont été retrouvés non loin, a indiqué la préfecture de police de Paris. Le commissariat a été «attaqué parce qu’il y a une guerre de territoire sur le sol de la République et parce que nous sommes en reconquête: nous imposons la présence de la police partout (…), qui doit notamment lutter contre les trafics de stupéfiants », a déclaré le ministre français de l’Intérieur, Gerald Darmanin.
Cette attaque survient alors que la France est sous le choc de l’attaque très violente, mercredi soir, dont ont été victimes deux policiers passés à tabac et bénis par balle en région parisienne alors qu’ils étaient en mission.
D’après une source proche de l’enquête, le policier le plus gravement béni est dans un état stable mais toujours en coma artificiel.
Les mortiers d’artifice, des engins pyrotechniques utilisés par les professionnels des feux d’artifice, sont de plus en plus souvent détournés par des délinquants pour s’en prendre aux forces de l’ordre.
Ils sont composés d’un cylindre en carton et d’une charge explosive. En utilisation normale, il est planté au sol et tiré en l’air. A tir tendu, il peut causer des blessures graves.