Face à la guerre en Ukraine : La Tunisie se retrouve dans une position très difficile vis-à-vis de la Russie

Le représentant tunisien auprès de l’Onu avait voté par deux fois en faveur de résolutions contre la Russie, le 24 mars pour exiger l’arrêt immédiat des hostilités par la Russie contre l’Ukraine et le 7 mai pour suspendre la Russie du Conseil des droits de l’homme. Pis encore, la Tunisie a fait partie des quatre pays Arabes conviés par le ministre américain de la Défense le 26 avril dernier pour participer à la rencontre de Ramstein sur la guerre en Ukraine.
Le ministre de la Défense nationale, Imed Memmich qui a représenté la Tunisie à cette réunion des ministres de la Défense a affirmé que son pays soutenait « toutes les initiatives internationales visant à traiter et à résoudre les conflits. Et ce, conformément aux principes de l’Organisation des Nations Unies, de la légalité internationale et de la voie du dialogue responsable. »
Une présence non-guerrière donc affichée par les autorités tunisiennes qui se contentent du minimum syndical au vu du statut d’Allié majeur non-OTAN qu’a la Tunisie.
Le pays risque gros, avec une importation de 3,7 millions de tonnes de blé, dont 47% provenant d’Ukraine et 4% de Russie et des stocks allant jusqu’au mois de juin, Tunis a tout intérêt à ce que la guerre ne s’éternise pas et essaye aussi de maintenir de bonnes relations avec Moscou.
Dans cette optique, les contacts entre les deux capitales se multiplient. Selon la centrale syndicale tunisienne UGTT, le Ministre des Affaires Etrangères, Serguey Lavrov, se rendra à Tunis la semaine prochaine pour une visite de travail. On a aussi annoncé la visite prochaine du Président Kaïs Saïed à Moscou dans un avenir très proche. Selon l’ambassadeur de Tunisie à Moscou, Tarek Ben Salem dans un entretien qu’il a accordé à l’agence Sputnik, des efforts sont déployés pour organiser une visite du Président de la république, Kaïs Saïed en Russie, très prochainement.
Pas de date de fixée pour le moment mais les propos de l’ambassadeur semblent indiquer l’imminence de cette visite :”Nous œuvrons actuellement à organiser la visite du président tunisien en Russie, dans les délais les plus proches”, a déclaré Ben Salem et d’ajouter que “Cette visite intervient à l’occasion de la participation attendue d’une astronaute tunisienne à une mission qui décollera de la Russie vers la Station spatiale internationale”.
Malgré cela, de nombreuses voix en Russie se sont élevées contre les pays Arabes ayant participé à la réunion de l’OTAN, le député à la Duma Vyacheslav Nikonov, politologue et petit-fils du Ministre Molotov, a dénoncé la présence, notamment de la Tunisie, à cette réunion, rappelant que les Etats-Unis ont détruit l’Irak, la Syrie et la Libye et que l’émergence de l’axe Pékin-Moscou allait mettre fin à l’hégémonie étatsunienne, ce qui est, selon Nikonov, une opportunité unique pour les pays arabes.