Eris, une souche du Sars-Cov-2 qui a évolué.
Le Covid-19 refait surface avec la propagation d’un nouveau variant nommé Eris. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique qu’elle l’a classé comme « variant d’intérêt » et que c’est désormais une sous-variante, E.G.5.1 baptisé Eris, qui représente 88% des séquences disponibles.
Contacté par le Jeune Indépendant, le Dr Youcef Boudjelal, chercheur en microbiologie, explique qu’« Eris est une souche du Sars-Cov-2 qui a évolué ». Ainsi, après le variant Alpha en 2020, suivi du variant Delta, depuis 2021, c’est le variant Omicron, plus contagieux mais moins virulent, qui s’est imposé.
Il précise qu’« Eris, sous-variant d’omicron, a acquis deux mutations d’acides aminés sur la protéine Spike, qui se situe à la surface du Sars-Cov-2 et lui donne son aspect hérissé. La protéine Spike constitue la clé qui permet au virus de pénétrer dans nos cellules ».
Il ajoute concernant le tableau clinique que « les symptômes d’Eris ressemblent majoritairement à ceux du variant Omicron : fièvre, rhinite, maux de gorge, maux de tête, toux sèche et probablement forte fatigue ».
Si les symptômes associés à Eris ne sont pas nouveaux, il est par contre davantage transmissible que les précédents variants. Ainsi, la sélection de nouveaux variants qui tendent à devenir dominants est basée sur leur plus grande transmissibilité par rapport aux précédents. De ce fait, EG.5.1 s’impose parce qu’il est plus transmissible que le précédent sous-variant XBB, ce qui engendre une augmentation des cas.
Toutefois, même classé comme « variant d’intérêt », l’OMS évalue le risque pour la santé mondiale comme « faible » avec le variant Eris, indiquant qu’« aucun changement dans la gravité de la maladie n’a été signalé à ce jour ».
En Algérie, depuis le 2 août dernier, aucun nouveau cas de contaminations au Covid n’a été enregistré selon le bulletin quotidien des contaminations au Covid-19 publié par le ministère de la Santé.
A l’échelle mondiale, l’E.G.5 a été pour la première fois détecté le 17 février dernier en Inde. Depuis cette date, il y a eu une augmentation constante de la proportion d’EG.5 signalée. Au cours de la semaine du 17 au 23 juillet 2023, la prévalence mondiale de l’EG.5 était de 17,4 %. « Il s’agit d’une augmentation notable par rapport aux données rapportées quatre semaines avant, lorsque la prévalence mondiale de l’EG.5 était de 7,6 % », souligne l’OMS. Au 7 août, les pays les plus touchés étaient la Chine (30,6 %), les Etats-Unis (18,4 %) et la Corée du Sud (14,1 %), indique l’OMS.
En France, 35 % des personnes contaminées par le Covid sont touchées par le nouveau variant Eris, selon Gisaid, une base de données internationale de référence pour le suivi du Covid-19.
Il y a lieu de signaler que cette nouvelle variante de Covid-19 commence à se répandre en Suède. Une trentaine de personnes ont été testées positives, a indiqué, vendredi, l’Agence suédoise de santé publique dans un communiqué, notant que le chiffre réel est probablement beaucoup plus élevé étant donné que les tests ciblent principalement les personnes dans les secteurs des soins aux personnes âgées et de la santé.
Pour rappel, depuis le 5 mai 2023, le Covid-19 n’est plus considéré par l’OMS comme une urgence sanitaire mondiale marquant une étape majeure vers la fin de la pandémie qui a tué plus de 6,9 millions de personnes dans le monde. Cependant, l’OMS a tenu à souligner que cette annonce ne signifie pas « que le Covid-19 est terminé en tant que menace pour la santé mondiale ».
Par précaution, les spécialistes recommandent le rappel vaccinal au moins pour les personnes à haut risque de formes graves, notamment les personnes immunodéprimées, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnels de santé, car les rappels de vaccin protègent ces catégories vulnérables des formes graves de la maladie qui peuvent mener à l’hospitalisation et au décès.
Les spécialistes tiennent également à rappeler que les gestes barrières tels que le lavage fréquent des mains, la distanciation physique en cas de symptômes suspects et l’aération des espaces clos doivent devenir des réflexes pour se protéger de toutes les formes de virus respiratoires, surtout pour les personnes les plus vulnérables.