Erdogan veut “remettre sur les rails” ses relations avec l’Europe

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, a annoncé mardi que son pays est prêt à “remettre sur les rails” ses relations avec l’Union européenne, traversées par de fortes tensions sur de nombreux dossiers, notamment l’exploration d’hydrocarbures en Méditerranée orientale.
M. Erdogan a fait ce geste d’ouverture dans un discours devant les ambassadeurs des pays de l’UE en Turquie qu’il a reçus au complexe présidentiel à Ankara.
“Nous sommes prêts à remettre nos relations sur les rails”, a déclaré M. Erdogan, ajoutant: “nos amis Européens montreront la même volonté”.
Depuis plusieurs semaines, les responsables turcs multiplient les appels au dialogue avec les Européens pour régler les sujets de tension, qui, outre la dispute maritime gréco-turque en Méditerranée orientale, portent notamment sur le rôle de la Turquie dans les conflits en Syrie, en Libye et plus récemment au Nagorny Karabakh.
Cette apparente volonté d’apaisement survient alors qu’Ankara s’inquiète d’un possible durcissement américain à son égard, avec la prochaine entrée en fonction d’une nouvelle administration démocrate à Washington, et de se voir imposer des sanctions plus lourdes par l’UE, susceptibles de plomber davantage l’économie turque.
En décembre, les dirigeants de l’Union européenne, réunis en sommet à Bruxelles, ont décidé de sanctionner les actions “illégales et agressives” de la Turquie en Méditerranée contre la Grèce et Chypre.
Le sommet de l’UE s’est contenté d’adopter des sanctions individuelles censées viser des personnes impliquées dans les activités d’exploration menées par la Turquie en Méditerranée orientale et épargnant donc à ce stade des secteurs d’activité de l’économie turque.
Ces travaux d’exploration gazière menés par la Turquie dans des zones maritimes disputées avec la Grèce et Chypre étaient depuis des mois au centre de tensions.
La crise s’est intensifiée avec le déploiement en août par la Turquie du navire de recherche sismique Oruç Reis dans les zones disputées.
“Faire de 2021 une année de succès pour les relations entre l’UE et la Turquie est à notre portée. Nous pouvons y arriver en travaillant avec une vision à long terme, loin des préjugés et des appréhensions”, a encore déclaré M. Erdogan.