Décès de Aziz Hamouli : Une perte inestimable pour l’art musical national

Le deuxième jour de l’Aïd-el-Adha a été un moment de grande tristesse pour la grande famille algérienne de l’art musical. L’illustre musicien et pédagogue Aziz Hamouli a été rappelé à Dieu et accompagné à sa dernière demeure au cimetière de Sidi Yahia.
Aziz Hamouli était âgé à peine de cinquante-six ans. Une foule très nombreuse a voulu faire ses adieux à ce passionné de l’art musical pour qui la musique a été la raison de vivre, à tel point qu’il en était resté toute sa vie célibataire.
Il comptait de très nombreux amis parmi les artistes, parmi le corps professoral enseignant la musique et également parmi ses étudiants. Ces derniers sont inconsolables. Aziz Hamoull aimait tellement la musique qu’il enseignait avec son cœur, voulant partager sa passion avec ses étudiants. Il était professeur d’harmonie, de piano et de chorale à l’Institut national supérieur de musique. Plus encore, il élargissait sa fonction en portant la casquette de chef de la chorale polyphonique rattachée à l’Orchestre symphonique national. Ses choristes, filles et garçons sont consternés par cette brutale disparition.
Ces jeunes chanteurs se sentent maintenant véritablement orphelins. Pour eux, Aziz Hamouli est irremplaçable. Ils appréciaient et admiraient ses hautes capacités pédagogiques, sa rigueur, sa discipline, son savoir musical encyclopédique et également sa modestie, son naturel, son humanisme, sa générosité, ses qualités de cœur élevées. Aziz Hamouli a su leur faire aimer le chant et son interprétation en commun.
Mieux encore, il a su faire vibrer leur âme nationaliste en intégrant dans le répertoire de la chorale des chants patriotiques qui ont fait l’arme suprême de la Révolution algérienne et son combat libérateur du colonialisme. Ces choristes se sont ainsi brillamment illustrés lors des trois derniers concerts dirigés par le chef de chœur Aziz Hamouli et donnés cette année au palais de la Culture le 5 juillet dernier, fête de l’Indépendance, le 20 août à Skikda et, au mois de septembre, au siège du ministère des Affaires étrangères en l’honneur du dialogue intermalien qui s’est tenu à Alger.
Aziz Hamouli possède une prestigieuse formation. Il l’a acquise dans les années quatre-vingts en Russie en compagnie du noyau solide qui compose aujourd’hui l’art musical algérien, Abdelkader Bouazzara, Rachid Saouli, le Dr Abbad. Ces années d’étude passées au conservatoire Tchaïkovsky de Moscou ont été couronnées par un master.
Ses amis de longue date sont encore sous le choc, « Aziz Hamouli était très près de moi, je ne trouve pas les mots pour exprimer la force des liens fraternels qui nous unissaient », déclare fortement ému le Dr Abbad. Le plus déchiré et extrêmement bouleversé c’est le directeur de l’Orchestre symphonique national, M. Abdelkader Bouazzara, qui a été profondément affecté par cette disparition soudaine et n’a pas pu cacher ses impressions douloureuses. Sur les ondes de la Chaîne III, sur un ton chargé d’émotions, il a fait part de la perte inestimable de Aziz Hamouli pour l’art musical national.