Cancer du sein : L’importance du dépistage précoce
Des milliers de femmes décèdent chaque année d’un cancer du sein alors que 14 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en Algérie. Le dépistage précoce permet de guérir 90 % des cas et de réduire le taux de mortalité, ont souligné les intervenants au cours d’une journée de formation au profit des médias.
Dans son intervention, le Dr Amina Abdelouahab, spécialiste en sénologie, a évoqué le cancer du sein et ses formes familiales. Elle a mis particulièrement l’accent sur l’oncogénétique du cancer du sein en Algérie, tout en soulignant l’importance cruciale du dépistage précoce.
Présentant des chiffres alarmants concernant cette maladie, la spécialiste a insisté sur l’importance du passage du dépistage de masse qui détecte, selon elle, des cancers sporadiques, au dépistage ciblé, notamment chez personnes ayant des antécédents familiaux.
Elle soutient que l’IA aide au dépistage ciblé, surtout chez les femmes qui risquent de faire un cancer du sein. L’enjeu est de proposer la solution individuelle la plus adaptée à chaque sujet, a-t-elle souligné lors de cette journée organisée par les Laboratoires Roche Algérie.
Les statistiques présentées par la spécialiste montrent qu’une haute fréquence chez les personnes ayant des antécédents est relevée chez les jeunes patientes de moins de 30 ans, avec 4 % de réitération, suivie de 3 % pour les moins de 39 ans, de 2 % entre 40 et 49%, puis d’un seul cas pour la frange allant de 50 à 70 ans. Ce taux monte à 4 % pour les hommes tandis que le cancer de l’ovaire s’élève à 3 % pour les femmes. Il a été également relevé que la chirurgie prophylactique est la seule arme à efficacité « significative » contre ce mal.
L’intelligence artificielle, un outil de diagnostic
De son côté, le Pr Sid-Ahmed Faraoun, spécialiste en radiologie, a insisté sur l’importance du dépistage précoce comme meilleur moyen de lutter contre cette maladie, réduire le nombre de cas de mortalité et le coût de prise en charge. Pour lui, l’intelligence artificielle (IA) en imagerie mammaire peut être d’un grand apport, notamment dans la détection de lésions qui peuvent être cancéreuses.
De ce fait, cette technologie moderne offre de nouvelles perspectives pour un dépistage plus précis et efficace. Se voulant plus explicite, le professeur a fait savoir que l’intelligence artificielle, à travers des logiciels développés, permettra de rédiger des comptes-rendus, et propose même la démarche à suivre.
« L’IA permet de détecter des lésions microscopiques ou de petites masses que le radiologue ne peut pas voir. Elle permet aussi de donner le nom et le pourcentage de développement d’un cancer. En fonction de ce taux, le médecin va choisir la démarche à suivre et augmenter, par conséquent, les chances de survie », a-t-il expliqué.
Le professeur a profité de l’occasion pour lancer un appel aux pouvoirs publics pour l’élaboration d’un cadre législatif relatif à l’introduction de l’IA dans le domaine de la santé. « L’IA n’est plus une fiction mais une réalité, et notre pays ne doit pas rester à l’écart de ce bouleversement », a-t-il insisté.
Comme toute technologie, l’IA a montré ses limites, a indiqué le Pr Feraoun. « Dans le cas des seins denses, l’IA est incapable de trouver des anomalies. Dans l’attente de solutions, l’échographie reste le meilleur moyen », a-t-il souligné. Le spécialiste a tout de même reconnu que l’IA ne remplacera jamais le travail d’un radiologue mais il a rappelé qu’elle peut être un outil d’aide au dépistage précoce de la maladie.
Souad Chatta, présidente de l’Association des patientes atteintes du cancer du sein, a mis en lumière le rôle essentiel des associations dans le soutien et l’accompagnement des malades, déclarant que les associations ne comptent que sur elles-mêmes sans grande aide des pouvoirs publics, et continuent à prendre en charge des patients démunis.