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Culture

Boualem Saïdani : « Notre département de langue amazighe toujours en progression »

Boualem Saïdani : « Notre département de langue amazighe toujours en progression »

Le professeur Boualem Saïdani a été parmi les personnalités invitées au symposium organisé à Béjaïa à la maison de la Culture, les 11 et 12 septembre, par le Haut-Comissariat à l’amazighité. Par sa présence à ce rendez-vous scientifique placé sous le thème « Inventaire, description et analyse critique des différentes productions lexicographiques amazighes bilingues », ce haut responsable universitaire a voulu ainsi témoigner de la grande importance que son université accorde au développement et à la promotion de la langue amazighe. 

Disponible pour cette noble cause, le professeur Boualem Saïdani a bien voulu nous accorder un moment de son précieux temps pour répondre à nos questions. Humble, simple et modeste, il n’a pas hésité, à s’assoir sur les marches d’un escalier, comme le ferait n’importe quel étudiant de son université, démontrant par ce geste, sa proximité et son accès facile et sans protocole au monde estudiantin.

Le JI : Vous êtes le numéro un de l’université de Béjaïa. Vous avez repris le flambeau de la civilisation raffinée, celle qui a écrit les pages glorieuses de l’histoire de cette ville millénaire. Quel a été votre parcours pour accéder à cette haute fonction ?

Permettez-moi d’abord de me présenter. Je suis natif de Béjaïa. J’ai effectué ici mes études primaires et secondaires, puis je suis allé à l’université de Sétif. Celle de Béjaïa n’existait pas encore de mon temps. J’ai ensuite préparé mon doctorat en France à l’université Pierre-et-Marie Curie où j’ai obtenu mon grade de docteur dans la branche électrochimie. Je suis rentré en Algérie où je fais carrière à l’université de Béjaïa, en tant que professeur enseignant. J’ai ensuite été nommé directeur de l’Institut de chimie industrielle, puis doyen et maintenant, je suis recteur de l’université depuis un an et demi. J’ai gravi une par une les marches pour accéder à ce poste de responsabilité.

L’université de Béjaïa est un important pôle universitaire en Algérie. Pouvez-vous nous en tracer les grandes lignes ? 

L’université de Béjaïa est pluridisciplinaire. En ce sens où notre institution comprend l’ensemble des disciplines qu’une université est en mesure d’enseigner. Elle compte 42 000 étudiants et 1 500 enseignants. Les cités universitaires sont au nombre de 10 avec une capacité d’hébergement de plus de 20 000 lits. Nous bénéficions d’une flotte de transport comprenant 100 bus. Aussi, 7 bibliothèques sont au service des étudiants, dont la bibliothèque centrale qui reste ouverte jusqu’à minuit.

Un grand projet d’extension, comprenant 2 campus, est en cours de réalisation pour presque doubler les capacités d’accueil de l’université. Le premier campus sera livré au cours de la prochaine rentrée universitaire. La particularité de l’université de Béjaïa réside dans le fait que ses structures accueillent des étudiants étrangers. Ils appartiennent à 23 nationalités et viennent d’Europe, des pays du maghreb et du continent africain. Ces étudiants étrangers sont soumis au même régime que les étudiants nationaux.

Dans notre monde d’aujourd’hui, l’université, pour témoigner de son efficacité, doit répondre pleinement aux attentes et besoins socio-économiques de la société. Comment l’université de Béjaïa répond-elle à ces impératifs ?

Tout d’abord sur cette question, je tiens à signaler les liens étroits que notre université a tissés avec les associations. Celle-ci bénéficient d’une grande place dans nos espaces pour organiser leurs activités, créant ainsi des passerelles d’échange entre la société et le monde universitaire.

Ensuite, notre université se distingue par son ouverture sur l’environnement. A ce sujet, je voudrais évoquer le cheminement que nos départements accomplissent avec l’accompagnement de l’Union européenne dans le cadre d’un programme spécial. Ces démarches se traduisent par des offres de formation liées étroitement aux besoins socio-économiques. Il s’agit de regrouper les étudiants directement avec les professionnels des entreprises pour les plonger dans le monde du travail. La formation de l’université vient ainsi s’adapter avec harmonie aux besoins spécifiques de l’entreprise et celle-ci peut recruter les éléments qui lui manquent et qui sont immédiatement opérationnels.

Des conventions sont ainsi signées avec le milieu industriel et de services des grandes entreprises exerçant sur le territoire de la wilaya de Béjaïa. A titre d’exemple, le citerai la convention signée avec l’entreprise Général Emballage. Par ailleurs, pour rester proche de l’environnement et ses préoccupations, l’université de Béjaïa organise régulièrement, tout au long de l’année, des journées d’étude, des séminaires et des congrès dont l’ordre du jour et les problématiques entrent dans le cadre des questions d’actualité touchant la région.

Vous venez d’assister à un important rendez-vous scientifique organisé par le Haut-Commissariat à l’amazighité. Vous êtes bien évidement concerné par cette rencontre puisque votre université comprend un imposant département de langue et de culture amazighes. Parlez-nous de l’envergure de ce département, son évolution et ses débouchées.

Le département de langue et de culture amazighes de l’université de Béjaïa compte, en cette année universitaire 2014 -2015, 2 400 étudiants encadrés par 50 enseignants. Ce contingent d’étudiants est composé de 70 % d’éléments préparant la licence et le reste le master et le doctorat. Pour l’accès à ces deux paliers, le chemin s’effectue à travers les deux tiers par un examen écrit et l’autre tier, par les notes du cursus universitaire de l’étudiant. Ces évaluations s’effectuent dans la transparence totale et dans l’anonymat pour ce qui est de la correction de l’examen. Devant l’objectivité rigoureuse de cette sélection, aucune place à la contestation des résultats n’est laissée, sachant que ces hauts grades sont réservés aux plus méritants.

Concernant son importance, je dois vous dire que le département de langue et culture amazighes de l’université de Béjaïa attire chaque année des étudiants de plus en plus nombreux. Cet engouement s’explique par la qualité et la teneur de l’enseignement qu’elle offre. Celui-ci s’appuie, en effet, par ses recherches et analyses, sur des critères foncièrement scientifiques, à l’image de ces symposiums organisés par le Haut-Commissariat à l’amazighité et auxquels participent régulièrement nos étudiants, nos enseignants et nos chercheurs.

Cet attrait s’explique également par l’accessibilité aux nombreux débouchées. Le département de langue et de culture amazighes de l’université de
Béjaia offre lui même des places pédagogiques.
Ses étudiants trouvent un emploi à la fin de leur cursus dans l’enseignement, l’administration, les médias écrit et audiovisuels. Cela dénonte la nette progression au fil des années de ce département.

Depuis l’arrivée de M. Si El-Hachemi Assad à la tête du Haut-Commissariat à l’amazighité, on assiste à un accroisement des rendez-vous scientifiques pour la promotion de la langue et la culture amazighes. Quel est votre sentiment ?

Je salue ces louables initiatives et ne peux qu’y adhérer. Preuve en est, ma présence personnelle aux travaux de ce symposium organisé dans notre ville, en plus de mon initiative de libérer les enseignants et les étudiants du département de langue et culture amazighes pour qu’ils assistent à ce rendez-scientifique de deux jours.

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