Attar: l’Algérie vendra plus de pétrole et de gaz en 2021

L’Algérie vendra plus de gaz et de pétrole en 2021 ce qui renforcera ses capacités financières à condition que les quotas convenus par l’Opep conduiront à la régulation du marché. C’est ce qu’a fait savoir ce jeudi le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar qui prévoit un volume total d’exportation de 92 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP).
“Pour l’année 2021, une production primaire d’hydrocarbures attendue de près de 188 millions de TEP et un niveau d’export de l’ordre de 92 millions de TEP, en hausse de 12% par rapport à 2020”, a-t-il précisé dans un entretien accordé à l’agence de presse et Magazine international ‘’BLOOMBERG’’.
Pour le pétrole brut, il a expliqué qu’en fonction de l’application du quota OPEP+, soit environ 912 000 barils/ jour, ce qui amènera à exporter, après satisfaction du marché national, autour de 30 millions de tonnes en 2021, soit le tiers (1/3) des exportations totales des hydrocarbures.
Pour le Gaz naturel, le niveau d’exportation pour l’année 2021 s’élèvera à 51 milliards de m3, dont 37 milliards de m3 par gazoducs et 14 milliards de m3 sous forme de GNL, a –t-il indiqué.
Pour rappel, la production nationale des hydrocarbures a enregistré une baisse de 10% entre janvier et septembre 2020 par rapport à la même période en 2019, atteignant ainsi les 103 millions TEP, tandis que le volume des exportations a enregistré une baisse de 14%.
Le ministre est, par ailleurs, revenu sur les mesures prises pour réduire les effets économiques de la Covid-19. Ces mesures englobent notamment la réduction de la production du pétrole brut en conformité avec l’accord OPEP+.
Sur la plan opérationnel, il a expliqué que le groupe Sonatrach a mis un plan d’action pour faire face à cette situation et qui s’articule autour de plusieurs points dont la révision à la baisse du programme d’investissement et du budget d’exploitation de l’année 2020 de 35% et de 13% respectivement.
Le groupe a également tenu des discussions permanentes avec les clients de l’entreprise sur l’évolution du marché et l’impact de la crise sanitaire, aboutissant à des accords sur des réajustements de volumes et de prix pour l’année 2020 dans un cadre de partenariat gagnant-gagnant à long terme.
‘’Ceci a permis à Sonatrach de préserver ses parts de marché dans un contexte particulier et de renforcer ses relations avec ses clients’’, a-t-il noté.
Pour ce qui est des priorités du secteur pour 2021, il a expliqué qu’en tenant compte d’une reprise progressive de la demande mondiale, les priorités de Sonatrach se résument autour de la mise en production des projets gaziers en cours de réalisation, permettant d’augmenter les volumes de gaz à l’export d’environ 10 milliards de m3 pour l’année 2021.
Il sera aussi question , selon lui , de lancement des travaux de nouveaux projets dans l’amont et dans le raffinage, qui permettront à moyen terme des apports additionnels en production (plus de 30 millions TEP) et une capacité supplémentaire de raffinage qui proviendra essentiellement de la nouvelle raffinerie de pétrole de Hassi Messaoud, d’une capacité annuelle de 5 millions de tonnes, et de l’unité de craquage de fuel de 5 millions de tonnes par an pour la production du gasoil au niveau de la raffinerie de Skikda.
Le groupe public procédera aussi à l’adaptation de l’outil de raffinage actuel, notamment pour produire des volumes supplémentaires d’essences à partir de 2021, à travers l’ajustement de la qualité d’essence produite par nos raffineries et la suppression définitive du plomb.
‘’Cette adaptation permettra de satisfaire totalement les besoins du marché national en essences et d’en exporter le surplus’’, a –t-il soutenu.
Il s’agit aussi de l’amélioration de la capacité financière de l’entreprise en poursuivant l’effort de réduction des coûts et d’optimisation de portefeuille d’investissement.
Il a également cité le renforcement des parts de marché, notamment en gaz naturel, en s’appuyant sur les capacités d’export dont Sonatrach dispose à travers les trois gazoducs vers l’Europe, les quatre complexes GNL et la flotte de navires.
Il a, d’autre part, estimé que la fourchette de prix de baril acceptable pour l’Algérie en 2021 est entre 45-55 dollars/b le baril.
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