Attaque contre une mosquée en France

La mosquée de Brétigny-sur-Orge (Essonne) a fait l’objet d’une attaque mercredi soir par des personnes qui en ont forcé l’entrée avec une voiture avant de vider un extincteur à l’intérieur, a-t-on appris auprès du maire et d’une association musulmane. Cette attaque intervient en parallèle d’une descente de la police contre 76 mosquées.
«le portail et la porte d’entrée ont été enfoncés à l’aide d’une voiture, des individus se sont introduits à l’intérieur de la mosquée elle-même. De la poudre d’extincteur, sans traces d’incendie, a été retrouvée dans l’entrée et dans la salle de prière des hommes », a indiqué sur Facebook le maire de Brétigny, Nicolas Méary.
Le véhicule qui a enfoncé le portail aurait été retrouvé incendié dans une commune voisine », a-t-il par ailleurs indiqué, ajoutant qu’une enquête avait été ouverte.
Selon l’Association culturelle des musulmans de Brétigny-sur-Orge, « aucune inscription » n’a été retrouvée à l’intérieur de cette mosquée, actuellement fermée à cause du confinement et qui n’avait fait l’objet « d’aucune menace ».
Selon cette source, les personnes qui avaient pénétré dans le lieu de culte auraient pris la fuite quand un habitant du quartier, revenant du travail et alerté par le bruit, s’est approché de la mosquée.
Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, les actes anti-musulmans ont augmenté de 54 % en France en 2019.
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin avait annoncé mercredi soir sur Twitter le lancement, dans les « prochains jours », de contrôles visant « 76 mosquées » partout en France.
« Conformément à mes instructions, les services de l’Etat vont lancer une action massive et inédite contre le séparatisme », écrit le ministre de l’Intérieur, ajoutant : « 76 mosquées soupçonnées de séparatisme vont être contrôlées dans les prochains jours et celles qui devront être fermées le seront ».
Gérald Darmanin a adressé à l’ensemble des préfets une note le 27 novembre leur détaillant l’action à mener.
Dans ce document, le ministre cible 76 lieux de culte, 16 en région parisienne et 60 dans le reste de la France, à contrôler. Sur ces 76 lieux de culte, 18 vont être visés par des « actions immédiates » à la demande du ministre de l’Intérieur, qui peuvent aller jusqu’à la fermeture.
Sur ces 18 « cibles », trois se trouvent en Seine-Saint-Denis : l’une a ignoré une décision de fermeture prise par le maire de la commune, une deuxième fermée officiellement en 2019 a continué à organiser des prières et la troisième a été visée par un avis défavorable de la commission de sécurité, sans que l’État vérifie la fermeture effective de la mosquée.
Sur les 15 autres lieux, 5 sont situés en grande couronne parisienne ou à proximité immédiate de l’Île-de-France (3 dans le Val-d’Oise, une en Seine-et-Marne et une dans l’Oise) et 10 en région (dont 2 dans l’Hérault, 2 en Vaucluse, le reste notamment en Haute-Garonne, Moselle, Nord, Bas-Rhin, Var).
L’annonce de cette opération intervient quelques jours avant que le Conseil des ministres examine mercredi prochain le projet de loi « renforçant les principes républicains » qui vise à lutter contre « les séparatismes » une notion nouvelle qui constitue un alibi contre les musulmans de France, estiment-on au sein de cette communauté religieuse.