Analyses médicales sans autorisation : Levée des sanctions contre les pharmaciens d’officine
Le ministre de la Santé a annoncé la levée des sanctions contre les pharmaciens d’officine qui effectuaient des analyses médicales ne relevant pas de leur ressort, soulignant que seuls les laboratoires de biologie et ceux d’anatomie et de cytologie pathologiques sont habilités à les pratiquer.
S’exprimant face aux députés de l’Assemblée nationale populaire, le ministre a souligné que la décision de lever les sanctions imposées aux pharmacies privées des analyses médicales de base, objet de l’instruction n°2 du 4 avril 2021, est intervenue dans l’attente de la concrétisation des résultats du groupe de travail installé pour définir les modalités de réalisation des analyses au niveau des officines selon l’instruction n°10 du 1er septembre 2023 des services de la Direction générale de la santé et de la réforme Hospitalière, et ce dans l’objectif de réduire ces abus.
En application de l’instruction, seront prises des sanctions pouvant aller jusqu’à la fermeture de la pharmacie si ces pratiques, contraires à la législation et à la réglementation en vigueur dans ce domaine, perdurent. Néanmoins, la levée de sanctions n’autorise pas ces officines à effectuer des analyses médicales qui ne relèvent pas de leur compétence. Selon Abdelhak Saihi, seulement 6 spécialités de la biologie de base/médecine biologique sont habilitées à réaliser des analyses médicales accréditées aux patients et à utiliser ces données dans le cadre de diagnostics médicaux. Il s’agit notamment de la biologie clinique, la biochimie, la biologie du sang, la parasitologie, la biologie microscopique et l’immunologie.
Le ministre de la Santé a également révélé que les laboratoires de biologie et les laboratoires de cytopathologie sont les seuls autorisés à effectuer des tests contribuant au diagnostic des maladies humaines. Il convient de souligner qu’il y a quelques mois, le ministère de la Santé a mis en place un comité chargé d’examiner la question épineuse du droit ou non de pratique des analyses médicales au sein des pharmacies.
Il convient de rappeler que le ministère de la Santé avait, en 2021, ordonné à ses directeurs de toutes les wilayas du pays de commencer à fermer toutes les pharmacies privées qui effectuent des analyses médicales, « étant contraire à la loi réglementant les deux professions de la même manière », et avait donné des instructions pour le recrutement d’équipes d’inspection et de surveillance pour faire des descentes dans ces pharmacies et procéder aux sanctions réglementaires à leur encontre.
Chose qui a été dénoncée par le Syndicat national des pharmaciens d’officine (SNAPO) qui a mis en garde contre toute « transgression », contre le pharmacien en raison de cette activité. Il avait défendu le droit des pharmaciens de réaliser ce genre d’analyses, affirmant que cette pratique est légale et fait partie de leur domaine de compétences.
Le SNAPO avait souligné que dans le statut des pharmaciens au niveau des structures hospitalières publiques, parmi les quatre tâches principales qui leur sont attribuées par décret, il est cité les services liés à la santé dont celui d’effectuer des analyses médicales de base. Il s’agit d’une liste d’analyses élémentaires et d’orientation à l’exemple de la glycémie, du cholestérol, des tests de grossesse, de groupage sanguin, et ce dans le cadre de sa formation et de ses compétences.
Dans sa note, le ministère de la Santé avait révélé que de nombreux pharmaciens privés effectuent des analyses médicales au niveau de leurs pharmacies, où les résultats sont marqués du cachet « laboratoire d’analyses médicales ». Les services du ministère de la Santé ont averti que cette activité est en violation de la loi et de la législation régissant la réglementation et le fonctionnement des pharmacies privées et des laboratoires d’analyses médicales, compte tenu de la spécificité de chaque activité.