Troisième mandat présidentiel pour Alpha Condé

Alpha Condé a été définitivement proclamé samedi président de la Guinée pour un troisième mandat consécutif à l’âge de 82 ans, après des mois d’une contestation qui aura coûté la vie à des dizaines de civils.
M. Condé, en chemise blanche, s’est offert une sortie d’une heure dans les rues du centre de Conakry, se faisant acclamer par des foules de supporteurs aux couleurs jaunes de son parti.
Il a promis «une nouvelle façon de gouverner».
«J’ai dit que l’impunité est finie, le copinage est fini, le népotisme est fini, le détournement des biens de l’Etat c’est fini», at-il assuré, sans développer davantage.
«Nous allons revoir tous les contentieux franco-guinéens», at-il aussi dit, sans préciser à quoi il faisait référence dans les relations délicates avec l’ancienne puissance coloniale.
La Cour constitutionnelle avait auparavant publié les recours du principal challenger de M. Condé, Cellou Dalein Diallo, et de trois autres des 12 candidats à la présidentielle du 18 octobre, qui dénonçaient des bourrages d’urnes et des irrégularités de toutes sortes.
Elle a jugé le examen «régulier». M. Condé «a recueilli 2.438.815 voix, soit 59,50%, supérieurs à la majorité absolue; (la Cour) déclare en conséquence que M. Alpha Condé est élu au premier tour de l’élection présidentielle du 18 octobre président de la République de Guinée », a annoncé son fils Mohamed Lamine Bangoura en audience solennelle.
M. Diallo a obtenu 33,5% des suffrages, selon les chiffres officiels. Après des mois de confrontation violente et des semaines d’une campagne vindicative, M. Condé a dit le moment venu «de faire taire (les) contradictions» et a offert sur les réseaux sociaux sa «main tendue» à tous pour améliorer les conditions de vie des Guinéens.
M. Diallo, quant à lui, comme il atteint fait dès le lendemain de la présidentielle sans attendre les résultats officiels, a assuré avoir gagné cette élection, et a appelé ses partisans à défendre cette victoire par tous les moyens légaux ».
La forme que prend cette lutte est incertaine. La décision de la Cour constitutionnelle est sans appel et M. Condé va pouvoir commencer un nouvel exercice de six ans, proposé renouvelable une fois.